Spécialiste en chirurgie de l’obésité

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Obésité : la chirurgie, une solution miracle ? 9 idées reçues à combattre

Le nombre d’opérations de chirurgie bariatrique, consistant à restreindre l’absorption des aliments contre l’obésité, a doublé ces dernières années. Mais attention, ce traitement de dernier recours ne s’applique qu’à des cas bien particuliers : Cynthia Drici, psychologue, reçoit des patients obèses. Elle revient sur les idées reçues liées à ce type de chirurgie.

Qui n’a jamais entendu parler de la chirurgie de l’obésité-bariatrique, de son nom savant, au cours de ces dernières années ? À l’heure où l’on recense un nombre croissant de patients souffrant d’obésité, le nombre de sites consacrés à cette affection, est grandissant.

En tant que psychologue, je reçois des patients désireux de recourir à cette chirurgie. Ce temps d’échanges est un moment important, car il permet de recueillir les attentes du patient et d’évaluer sa capacité à supporter un tel changement. Tout le parcours de vie est évoqué et c’est souvent l’occasion de revenir sur des moments de vie pénibles, afin de purger un certain nombre d’émotions, en repartant, déjà – un peu – plus allégé.

Cette rencontre constitue également un temps privilégié, pour nuancer plusieurs idées reçues.

1. La chirurgie, c’est pour moi !

Ce n’est pas parce qu’il y a un excès de poids qu’il y a chirurgie. Tout d’abord, il vous faut calculer votre Indice de masse corporelle (IMC). Si le résultat est supérieur ou égal 40, vous serez donc éligible à la chirurgie. S’il se situe entre 35 et 39, il faudra justifier de la présence de répercutions sur votre santé (hypertension, diabète, cholestérol…).

Dans tous les cas, votre prise en charge sera assujettie à l’approbation de la Sécurité sociale.

2. La chirurgie, une solution facile

Il n’y a rien de facile à opter pour une opération dans le but de perdre du poids. Soyez hermétique à toute personne qui prétendra le contraire.

C’est un deuil des méthodes conventionnelles qu’il faut d’abord faire, après souvent des années de souffrances, de régimes drastiques et de violentes reprises.

C’est aussi un long parcours, avec, à réaliser, des examens, parfois envahissants. Mais surtout, c’est accepter de se mutiler pour mieux vivre et ce n’est pas rien. Il faut ensuite gérer la frustration, les interdits, le regard différent de soi et des autres.

Une opération réussie ne l’est que par le concours d’un individu déterminé à en finir avec ce périmètre de vie restreint.

3. Toutes les opérations et structures se valent

Il est fondamental de bien choisir la structure de soins. La proximité géographique n’est absolument pas un critère à retenir. Il vaut mieux s’acquitter de quelques kilomètres et être certain que l’on vous prodiguera les soins les plus adaptés. Car il est vrai que l’on observe, comme dans toute discipline de nombreuses dérives.

On distingue – pour faire très simple – les opérations restrictives (anneau gastrique et la « sleeve gastrectomie »), qui réduisent la contenance de l’estomac et les techniques malabsorptives, qui empêchent l’absorption d’une grande partie des graisses, en créant un nouveau circuit pour les aliments (le « by-pass »).

Le choix de l’opération se fera avec le chirurgien, après l’étude psychologique et nutritionnelle du patient.

4. La chirurgie plus j’en parle, mieux c’est

Pas forcément… De nos jours, tout le monde a un avis sur tout et le livre bien souvent avant même d’y avoir été invité. Cette démarche vous est propre, elle concerne votre sphère intime.

Vous n’êtes pas tenu d’informer vos collègues ou vos amis, sous peine d’avoir à vous justifier et de devoir subir un jugement intrusif, car personne ne peut se figurer ce que vous traversez et le courage qu’implique une telle démarche. Libre à vous de choisir les membres de votre entourage avec qui vous souhaitez partager cela, il n’y aucune obligation. La vérité, vous ne la devez qu’à vous-même.

De plus, chacun connaît une personne qui a déjà été opérée, et pour laquelle, cela s’est bien entendu « très mal passé » ! Alors tout comme on déconseille désormais aux futures mamans d’écouter le récit des accouchements de leurs amies, on dispense au même titre les patients de ces discussions stériles, incluant bien évidement les réseaux sociaux et autres blogs soit disant spécialisés ! Privilégiez votre équipe de soins, posez mille questions, nous sommes là pour ça.

5. Avant la chirurgie, je profite !

Surtout pas ! L’idée est, dès votre inscription dans cette démarche, de favoriser au mieux sa réussite, en encodant au plus vite les règles hygiéno-diététiques adaptées.

Par expérience, un patient qui souhaite profiter des sodas et autres encas sucrés jusqu’à la veille de son opération, en invoquant le prétexte d’un « après trop restreint », est un patient qui reprendra du poids peu après. Soyez fier de votre décision et commencez déjà à être votre meilleur allié.

De plus, faire ce choix avant l’opération favorisera la gestion de la frustration, car votre cerveau, désaccoutumé des sucres et autres graisses, ne prêtera plus aux aliments de ce type des vertus d’apaisement et de récompense. Vous avez donc tout à gagner à commencer maintenant !

6. Après l’opération je n’aurai plus de problème de poids

Très vite après l’opération, vous constaterez sûrement avec un immense plaisir que vous êtes de moins en moins en moins essoufflé(e), que votre diabète et votre hypertension tendent à disparaître, que vous changez déjà de taille de vêtements, et que porter vos enfants est à nouveau envisageable.

Ce sont là quelques-uns des effets positifs, une perte de poids rapide, vous permettant de tendre les bras à cette nouvelle vie, espérée depuis longtemps. Mais prudence ! Toute personne dépendante à l’alcool doit se tenir éloignée d’une boisson enivrante, il vous faudra rester à distance de certains mets, afin de stabiliser durablement cette silhouette et de ne pas risquer de distendre à nouveau la poche de l’estomac. Un suivi nutritionnel est donc impératif, même pour vous qui avez appris par cœur les règles incontournables de la diététique. Partager ses interrogations avec un professionnel, permet de maintenir intacte la motivation et de ce fait de favoriser la réussite durable de votre démarche.

7. Après l’opération, tout ira mieux

Si beaucoup de problèmes seront réglés au plan médical, la dimension psychologique de l’obésité, elle, ne cédera pas aussi facilement.

Bien souvent, la prise de poids est venue faire fonction dans l’existence de l’individu. En réponse à une période particulièrement difficile, le corps a développé une carapace protectrice de graisse, coupant du monde pour limiter les intrusions. Cette distanciation, pourtant source de souffrances, du fait des autre effets qu’elle génère, doit être mise en travail, seul ou accompagné par un professionnel, afin de se libérer définitivement des douleurs passées. Car certaines choses restent parfois toujours aussi pesantes.

Un espace dédié à votre parole, pourra grandement favoriser votre mieux être. Autorisez-vous donc à faire ce pas vers vous.

8. L’activité physique est un plus

L’activité physique n’est pas en option, elle fait partie intégrante de cette démarche chirurgicale. Le contenant va très vite être inadapté au contenu. La peau se relâche et il faut remodeler le corps qui fond.

Trente minutes de marche par jour seront essentielles à votre regain de santé, avec des activités comme la piscine et le vélo d’appartement par exemple.

Ainsi, dans votre quotidien déjà bien chargé, il faudra désormais ménager du temps pour un élément central : vous !

9. La chirurgie esthétique est obligatoire

Rien n’est obligatoire. Selon chaque profil, des opérations pourront être conseillées en vue d’un confort physique optimal. Parmi elles, celles du ventre (« le tablier »), l’intérieur des cuisses, la poitrine, ou l’intérieur des bras. Plusieurs de ces opérations sont prises en charges, selon certains critères d’éligibilité. Consacrez un temps important à comparer les méthodes, approches et tarifs que l’on vous propose. N’hésitez pas non plus à demander conseil à votre chirurgien.

Dans tous les cas, ne faites que ce avec quoi vous vous sentez confortable, l’objectif n’est pas un corps parfait, mais plutôt de ne pas souffrir de nouveaux complexes du fait de cette peau par endroits parfois très distendue et invalidante.

Vous avez en vous des ressources illimitées. Libérer la parole, permet d’opter pour la meilleure solution. Ne vous précipitez pas, confiez vos doutes à des personnes choisies et projetez-vous dans ce nouveau départ.

Source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1393721-obesite-la-chirurgie-une-solution-miracle-9-idees-recues-a-combattre.html

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Obésité, le mal du siècle ?

Longtemps considérée comme un trouble alimentaire voire comme un signe de laisser-aller, l’obésité s’affirme comme l’une des pires épidémies du XXIe siècle. Alors que la recherche sur ses causes progresse, sa prévention et sa prise en charge demeurent insuffisantes. La bombe à retardement de la « malbouffe » pourrait devenir selon certains, le plus grand scandale sanitaire de l’époque moderne.

Les chiffres sont alarmants. Depuis 1980, le nombre de personnes obèses dans le monde a doublé. La maladie concerne 13 % de la population et progresse de manière dynamique dans les pays en voie de développement. En Afrique subsaharienne, le nombre d’enfants en surpoids est passé de 4 millions en 1990 à 10 millions en 2012. Avec un taux de 15,5 %, la France se classe au 21e rang mondial et au 10e rang européen. En plus de provoquer l’apparition de diabète gras, l’obésité favorise des pathologies comme le cancer, l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux. D’après The Lancet, une personne obèse perd entre 3,5 et 8 ans d’espérance de vie. Si l’on additionne ses coûts directs et indirects, la « facture » annuelle de la maladie s’élève en France à 13 milliards d’euros.

Quelles en sont les causes ? Les spécialistes pointent la sédentarité, le vieillissement, la précarité, la production d’une alimentation trop sucrée et trop grasse. Pour les plus pauvres, la nourriture industrielle reste la seule consommation accessible, tandis que les prix des produits sains flambent. S’y ajoutent des difficultés de prise en charge. Longtemps, les médecins ont considéré que la prévention de l’obésité relevait de la responsabilité des parents. Pour certains, le surpoids n’était pas une maladie, mais le signe d’un laisser-aller. Résultat, depuis 2006, le recours à la chirurgie bariatrique, dont le but consiste à modifier l’appareil digestif, explose. Le nombre d’opérations a triplé en huit ans pour atteindre 47 000. Même si l’intervention réduit l’excès de poids, elle n’est pas la solution miracle et présente des risques.

Jusqu’à présent, les pouvoirs publics ont multiplié les plans : plan obésité, programme national d’alimentation, plan national nutrition santé. L’effort porte pour l’essentiel sur la valorisation des bienfaits d’une alimentation équilibrée et d’une pratique sportive. Des chartes, pour la plupart non contraignantes, invitent l’industrie agroalimentaire à s’autoréguler, parfois avec succès. Nestlé a ainsi réduit de 28 % le taux de sel de ses pizzas et de 26 % celui de matières grasses de ses saucisses. Des taxes pèsent sur certains produits comme les sodas. Trop nombreuses – on en compte 21 au total -, celles-ci ne sont pas assez élevées pour modifier les comportements ou contraindre les industriels à revoir leurs recettes. D’une manière générale, les mesures prises par les gouvernements successifs apparaissent aujourd’hui trop timides pour inverser la tendance.

C’est pourquoi des voix s’élèvent pour réclamer des mesures plus radicales. Parmi elles : l’interdiction de la publicité pour des produits alimentaires en direction des enfants, la notation des aliments en fonction de leur qualité nutritionnelle, la refonte de la fiscalité pour taxer moins de produits, mais de manière plus importante, ou encore la gratuité de certains actes de prévention. L’objectif ? Modifier le regard que porte la société sur l’obésité pour favoriser une approche globale de sa prévention et de son traitement. Comment ? En concevant des aménagements urbains qui stimulent la mobilité, en formant les professionnels de santé, en recensant et en partageant les meilleures pratiques ou en traitant tous les aspects de la maladie, physiques et psychologiques, de manière simultanée.

L’urgence n’est pas que sanitaire. Elle est aussi sociale. Maladie de l’abondance qui touche les plus pauvres, l’obésité est une expression parmi d’autres, du « mal-développement » de nos sociétés modernes.

Source : http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-166670-obesite-le-mal-du-siecle-2067263.php

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A qui s’adresse l’intervention chirurgicale ?

  • Il faut être âgé entre 18 et 68 ans.
  • Un index de masse corporelle (IMC ou BMI) de 35 kg/m2 avec complications pouvant disparaître avec la perte de poids  (hypertension artérielle, diabète, troubles respiratoires, apnée du sommeil, gonalgie invalidante).
  • Ou un index de masse corporelle d’au moins 40 kg/m2, sans complication.
  • Un surpoids persistant depuis au moins 5 ans.
  • Avoir tenté de perdre du poids, sans résultat durable, depuis au moins un an avec une prise en charge médicale sérieuse.
  • Ne souffrir d’aucune maladie, en particulier endocrinienne, qui pourrait être tenue pour responsable du surpoids.
  • Etre disposé à modifier radicalement ses habitudes alimentaires, son mode de vie et accepter que l’équipe qui prend en charge le patient, continue à le suivre longtemps après l’intervention.
  • Ne pas faire de consommation exagérée d’alcool, ni présenter de dépendance aux drogues.